Houria
Houria, jeune fille au nom de Liberté
Court-métrage "HOURIA" Publié le : 18/08/2007 12:44:00 par http://www.afriblog.com/blog.asp?code=ledivandecoccynelle&no_msg=5815 |
Houria, jeune fille au nom de Liberté
« Houria » court-métrage algérien de 26 minutes, est la seconde réalisation cinématographie de Mohamed Yargui, produite par Saphina production. Le film relate l’histoire d’une jeune femme, Houria (interprétée par Rania Serouti), qui mène une vie très ordinaire, comme beaucoup de gens qui n’ont pour rêve que l’espoir. Pourtant, un jour de malheur elle bascule dans l’effroyable chemin de l’horreur, sa vie n’est plus pareille, une rencontre fatidique qui lui ôtera même le doux chant des oiseaux. Houria est violée. Rejetée par les siens, elle reviendra au domicile de sa famille installée à Béjaia dix ans après. Son père ne lui adresse pas la parole, sa sœur nourrit envers elle un sentiment de rage et de rancœur. Alors la jeune femme au nom de «Liberté», ne songe qu’à se venger, dans l’espoir de regagner l’estime des siens et surtout d’elle-même. Un matin, elle se rend au marché, et se dirige vers un herboriste, un homme affairé qui se retourne hâtivement afin de servir sa cliente, et là, Houria se fige dans ses chaussures, les yeux écarquillés comme un poisson hors de l’eau. Elle court aussi vite qu’elle peut, sans regarder derrière elle un seul instant. Qu’arrive-t-il à cette pauvre âme déchaînée, effondrée, en larmes ; la scène est très forte en émotion, la caméra vibre dans la pièce, se déplace aux rythmes de la charge électrique reçue par Houria, qui ne cesse de crier à sa sœur «C’est lui, c’est lui, je suis certaine que c’est lui !» Elle avait reconnu son bourreau, son violeur, cet homme abject, qui croit qu’il a des droits sur Houria. «Ce criminel payera », se dit-elle. Houria, depuis, ne dort plus, ne pense qu’au lendemain. Le matin arrive lentement sur la ville, la victime se traîne au marché, précisément chez l’herboriste, d’une main précise et violente, le geste est porté vers l’homme, à peine cinq secondes, le corps de l’homme gisant sut le sol. Aussitôt fini, elle retourne chez elle. Finalement, Houria choisira de partir, elle ramasse le peu d’affaire qu’elle a, et part. La dernière scène du film montre Houria dans un train, en partance vers un « ailleurs-land », un léger sourire se trace sur ses lèvres flageolantes, quand le receveur de train se rapproche de son wagon, elle est prise d’une vision sidérante, c’était…son bourreau, encore lui…toujours lui !!!! En même temps l’image de l’herboriste lui revient en tête, ce n’était pas lui le coupable. La reviviscence de son traumatisme, fait qu’elle identifie son agresseur aux hommes qu’elle rencontre… En ce moment, on parle de viol, de victimes, de lois contre les sévices sexuels, à la télévision, à la radio, dans les magazines également, il n’est plus question de se taire. Ne dit-on pas que ce qui n’est pas exprimé reste dans le coeur et peut le faire éclater ! La meilleure chose a faire est de dénoncé, que la victime se déculpabilise, que la société cesse de condamner a tous vent les victimes du viol, qu’il soit physique ou moral. Le jeune et talentueux réalisateur Mohamed Yargui se démarque encore une fois par un thème qui ne cesse de faire couler de l’encre, en racontant à travers l’image ces années où l’Algérie était violée chaque instant, chaque souffle, et à chaque ruelle, par des terroristes tapis dans l’ombre ; désormais on lève le voile !
|
- Commentaires textes : Écrire
Efficace, artiste et respectueux de son équipe heureusement que tu étais là, merci Jean Marie
- Commentaires textes : Écrire